Après avoir détruit la profession agricole et démantelé les services publics en milieu rural au point de faire de certains endroits des déserts médicaux en empêchant ainsi toute possibilité d’y vivre et travailler, l’agrobusiness et désormais les GAFA déploient une politique de colonisation territoriale de grande ampleur.
Alors que dans les dix ans à venir, la moitié des agriculteurs.trices de France va partir à la retraite et que la profession est à la peine pour transmettre ses activités tellement le travail est peu valorisé, cela ne peut qu’attiser des appétits spéculatifs féroces sur le foncier.
Quand les outils de régulation foncière dont s’est dotée la profession agricole ne répondent plus, depuis longtemps, à leurs missions principales, en favorisant l’agrandissement ou l’artificialisation, plutôt qu’en encourageant l’installation des jeunes ou de moins jeunes ;
Quand la question foncière ne peut plus être portée par une profession de moins en moins nombreuse (moins de 3 % de la population active), ni par des institutions sous influence des promoteurs et de l’agrobusiness ;
Alors oui, mille fois oui, le soulèvement s’impose : un soulèvement élargi à l’ensemble de la société, mené avec et dans l’intérêt de tous les habitant.e.s (qu’ils et elles soient agriculteurs ou non, sédentaires ou nomades, agents du service public ou ouvrier du btp, entrepreneur ou saisonnier, en emploi ou au chômage, parent d’élève ou personne isolée…) pour faire face à la même colonisation.
L’enjeu du foncier agricole comme celui de l’accès à des lieux de rencontres, physiques, loin des écrans, au cœur des territoires, est essentiel à l’entretien de nos humanités, essentiel à la culture de nos démocraties.
https://lessoulevementsdelaterre.org/appel