Compagnon de route de l’association Minga qu’il a présidée pendant une dizaine d’années, Bernard Marrey vient de nous quitter.
Bernard, avec son style parfois un peu rude, a toujours témoigné un profond respect pour un militantisme qui se place sur le registre du faire, du bâtir ensemble, de la mise en œuvre d’idées qui se confrontent à la réalité de l’économie capitaliste dans ce qu’elle a d’injuste, d’éprouvante, d’abrasive, mais force aussi toute notre créativité. À juste titre rétif aux nouvelles formes de gouvernance où personne n’assume rien, il nous a enseigné l’importance de l’esprit de la démocratie, de la délibération, de la forme qui engage à assumer une décision collective sur le fond, et à s’y tenir. Dans cette période dépolitisante du début du XXIème siècle où la pensée du tout marché allait jusqu’à s’infiltrer dans les milieux les plus « alternatifs », on mesure aujourd’hui le caractère précieux de ce qu’il nous a transmis. Continuer la lecture