Plants d’avenir à Gennevilliers, pour cultiver notre rapport à l’alimentation, au vivant, à la ville et au présent.

À l’occasion de la parution du livre « Graines d’une Bretagne d’avenir », plusieurs de ses auteurs ont invité à se rencontrer pour discuter des enjeux liés à la semence, à partir de la dynamique de mise en culture des toits-terrasses du Théâtre de Gennevilliers et des projets d’alimentation populaire du restaurant Youpi&Voilà.

Vendredi 10 mai de 18h30 à 21h30 au T2G
Ou comment travailler avec des semences de populations, libres de droit, adaptables à un milieu urbain, nous humanise.

Une rencontre / débat avec :
Daniel Jeanneteau (directeur du Théâtre de Gennevilliers),
Xavier Hamon (de l’Université des sciences & pratiques gastronomiques),
Estelle Belbès (du Syndicat des artisans semenciers),
Valery Tsimba (responsable des cultures du T2G / Le Jardin nourricier),
Patrice Gelbart (de l’Alliance des cuisiniers Slow Food / Youpi&Voilà)

Bilan des échanges :
Voilà une rencontre qui a eu l’art d’ouvrir un horizon, qui parte des réalités vécues et des aspirations portées par les intervenants pour préfigurer les contours d’une alimentation attentive aux évolutions de la société, de la biodiversité et du climat.
Le contexte actuel les invite tous à renforcer et à étendre leurs relations pour réinventer leurs pratiques métier dans une perspective commune d’attention au(x) vivant(s) et c’est une ligne de conduite qui a su rencontrer les préoccupations des personnes présentes ce vendredi : des porteurs de projets d’épicerie bio, des responsables de boutiques associatives, des cuisiniers, des acteurs de la formation et de différents services de collectivités territoriales, des épargnants solidaires, des citoyens défendant le maintien d’espaces agricoles face à de grands projets immobiliers ou s’inquiétant du développement exponentiel du transport routier au détriment du fret ferroviaire ou fluvial…
Depuis les enjeux liés au déploiement des cultures de semences et variétés de la population et du métier d’artisan semencier, jusqu’aux questions logistiques devant permettre un approvisionnement qui ne crée pas de rupture entre les personnes de l’aval et de l’amont des circuits et qui soit adapté à la qualité des produits transportés et à la réduction des GES, les échanges ont relevé des envies d’engagements convergentes, susceptibles de s’articuler, mais qui appellent à s’organiser pour être réalisées.
La situation singulière des artisans semenciers, limités dans leur possibilité de rétribution de leur travail et d’exercice de ce métier, aussi bien en ville qu’en campagne, est une réalité partagée.
Pour y faire face, des cuisiniers comme des artisans semenciers tentent de mobiliser leur profession respective autour de nouvelles organisations (le syndicat des artisans semenciers, l’Alliance des cuisiniers Slow Food) et de projets collectifs (Université des sciences et pratiques gastronomiques, création d’établissement semencier régional, de laboratoire de cuisine partagé, de relai local de distribution…).
Parmi les pistes évoquées pour favoriser une meilleure rétribution du travail, et permettre le développement de nouvelles activités, tous évoquent le caractère d’intérêt général de certaines dimensions de leur métier qui ne peuvent pas être seulement rétribuées via des activités marchandes.
Qu’il s’agisse d’adapter les variétés de la population aux climats et aux modes de culture contemporains et de mieux évaluer leurs impacts sur la biodiversité et la qualité de l’alimentation, ou d’améliorer les pratiques en matière de conservation, fermentation ou cuisson des aliments pour limiter les dépenses énergétiques en cuisine ou pendant le transport, il y a notamment un important travail en recherche et développement à mener. Un travail où sciences, cultures et sociétés retrouvent un terrain de recherche commun.
Dans l’art théâtral, comme dans l’artisanat semencier et culinaire, il semble que la tendance à sur-identifier les oeuvres du passé pèse encore trop souvent sur la reconnaissance de la créativité mobilisée aujourd’hui pour faire co-évoluer les métiers en lien avec la société actuelle. Ses enjeux nous invitent pourtant à bel et bien aimer notre présent, malgré tout  !