Non à la spéculation foncière : solidarité avec Bastien Moysan.
Bastien Moysan est un paysan en sens étymologique du terme : il habite son pays. C’est les pieds dans la vasière de la baie de Daoulas où il récolte huîtres et palourdes qu’il mesure l’interdépendance des écosystèmes, les liens entre milieu marin et travail des champs. Depuis 2004, Bastien cultive en polyculture élevage 22 hectares de terre en agriculture biologique à Daoulas, dans le Finistère. Aujourd’hui ces terres ont été vendues suite à une procédure par adjudication aux enchères. Une demande de préemption auprès de la Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) a été déposée.
Son engagement agricole va bien au-delà de se conformer au cahier des charges de la bio. Parce qu’il a le souci de bien nous nourrir, il a aussi le souci de soigner les écosystèmes qui y contribuent. Son choix s’est donc porté sur la culture de céréales paysannes, des variétés populations de seigle, d’avoine et de blé qui, en plus de leurs valeurs nutritives et gustatives, ont l’avantage de déployer de hautes tiges dont la paille représente un enrichissement conséquent des sols et du milieu. En aval de sa ferme, son travail contribue à améliorer la qualité des eaux en apportant des nutriments utiles au développement des coquillages. L’engagement agrobiologique de Bastien, ce n’est pas seulement d’éviter de polluer un milieu, c’est bien de l’enrichir en nourrissant les micro-organismes terrestres et maritimes.
Bastien élève des vaches de race ancienne comme la canadienne et la bretonne Pie-Noir qui a failli disparaître dans les années 80, ainsi que des porcs blancs de l’ouest, une race rustique de cochon qui a bien failli disparaître également, parce qu’inadaptée à l’élevage industriel.
La qualité des produits de la ferme de Bastien est reconnue par ses clients et des restaurateurs comme Le Ruffé à Brest.
Bastien est membre de l’association Triptolème et a contribué à l’opération « Graines d’une Bretagne d’avenir » en abondant sa première collection de semences d’avoine de Daoulas.
Aujourd’hui les terres de la ferme de Gerniec que cultive Bastien ont été vendues suite à une procédure par adjudication aux enchères. Des spéculateurs fonciers, possédant déjà pour certains plus de 1000 hectares de terres, ont renchéri à des prix qui menacent l’avenir de la ferme et interdisent à des personnes comme Bastien, plus soucieux de bien faire leur travail que de faire des profits, d’exercer leur métier.
Parler de transition est une chose, l’assumer professionnellement en est une autre.
Minga, l’Alliance des cuisiniers Slow Food Bretagne, le Syndicat des Artisans Semenciers, le Syndicat des Récoltants Professionnels d’Algues de Rives de Bretagne, appellent à signer la pétition pour soutenir la demande de préemption auprès de la Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) lors de la prochaine commission du 18 juin, et faire en sorte que la ferme de Gerniec, telle que la cultive Bastien, ait un avenir !