En centre Bretagne comme ailleurs dans le monde, il y a des êtres humains qui vivent en milieu rural, qui travaillent et qui aiment leur pays.
Morgan Large fait partie de cette humanité. Elle est journaliste à la radio RKB (Radio Kreiz Breizh), elle aime les habitant·e·s, leurs histoires, leurs passions, leurs souvenirs, leurs projets.
Mais le centre Bretagne est aussi un territoire en souffrance ; un territoire de plus en plus délaissé par les services publics et les politiques de développement ; un territoire où l’agro industrie prive tous les agriculteurs de perspectives pour leurs familles et leurs métiers.
L’agriculture est aujourd’hui devenue un sujet journalistique tabou s’il n’est pas abordé de manière conforme à la ligne éditoriale fixée par l’agro-industrie.
Parce que Morgan aime son métier autant que son pays et y donne la parole à tout le monde, elle est aujourd’hui menacée.
Depuis la diffusion du documentaire «Bretagne, une terre sacrifiée» qui a eu une forte audience, Morgan subit des actes de malveillance (coups de téléphone anonymes au milieu de la nuit, intrusion à son domicile, tentative d’empoisonnement de sa chienne, ouverture de ses pâtures pour mettre ses chevaux en divagation sur la chaussée…). En décembre les portes de la radio où elle travaille ont été forcées.
Cette semaine, deux boulons de son véhicule ont été retirés : des faits qui dépassent l’acte d’intimidation et relèvent d’une tentative d’homicide volontaire.
Minga témoigne de sa solidarité auprès de Morgan Large et demande aux autorités de veiller à ce que le droit soit appliqué, à Glomel comme partout ailleurs, afin que la sécurité des personnes soit garantie. Face au délitement de l’État de droit dont les entraves à la liberté d’information et d’expression sont des symptômes très inquiétant, mettre des mots sur le désarroi qui nous saisi toutes et tous et qui pousse certains d’entre nous jusqu’au désespoir est une responsabilité qui nous engagent : Pour être sans complaisance avec la violence et la haine, pour l’avenir des ruralités : il faut que l’on se parle maintenant.