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Jean Luc Brault nous a quitté

« Là où le sol s’est enlaidi,
là où toute poésie a disparu du paysage, les
imaginations s’éteignent, les esprits s’appauvrissent ».
Elisée Reclus, « Du sentiment de la nature dans les
sociétés modernes »

Nous avons fait la rencontre de Jean-Luc Brault, fondateur de l’établissement « Graines del païs », en 2014 à l’occasion d’une rencontre du Réseau Semences Paysannes. La première impression qui se dégageait de Jean Luc, c’est d’être un anti-conformiste, généreux, héritier d’une culture punk pour son goût de l’action. Ses chemises colorées façon africaines et ses chaussures type doc Martens à bout argenté étaient le reflet de sa personnalité. Issue d’une famille ouvrière d’Argenteuil, sa culture populaire l’éloignait de toute forme de corporatisme. Son engagement ne se réduisait pas à sa pratique, mais se nourrissait du souhait constant de partager et d’alimenter auprès d’autres, le sens de cette coévolution « plantes, hommes, terroirs » qui l’aimait et l’animait tant, pour faire reconnaître le métier d’Artisan Semencier et la semence variété population (variété de la population comme il aimait à dire) en tant que biens communs, libres de droits, prêtes à être adoptées par toutes et tous.

Adhérent à Minga, en 2017, Jean Luc s’est impliqué dans l’initiative « Graines d’un Paris d’avenir » avec l’Alliance des cuisiniers, puis en 2018 dans celle de « Graines d’une Bretagne d’avenir » qui a donné naissance à l’établissement semencier « Graines de liberté, Hadoù ar Frankiz«  en 2022.
Dans les différents échanges que nous avons eu avec lui, ce qui se dégageait, c’est sa curiosité, son appétit intellectuel et spirituel, une empathie qui interroge l’humanité, sans jamais être misanthrope. Nous lui devons une sensibilité humaine exacerbée dans tous ses rapports vivants, entre vivants, sans idéologie,  qui a marqué un tournant pour notre organisation.

A sa femme Emmanuelle, leurs enfants Camille, Antoine et Arthur et à l’équipe de Graines del pais, nous adressons nos plus sincères condoléances.

Salut et fraternité Jean-Luc, semeur de graines d’Humanité depuis son païs, pour tout le monde.

Le conseil d’administration de Minga

Un bout d’histoire de Jean-Luc : http://minga.net/graines-del-pais-artisans-semenciers-dans-laude-adhere-a-minga/

Les terres de Bretagne ne sont pas des biens spéculatifs :

Non à la « ruée vers l’or vert » ! 1

Laurent Vanhelle

La proposition de vente, sur le site « le bon coin », d’une « Micro ferme verger en permaculture » de 2,6 hectares, sans logement, à Edern, dans le Finistère, a de quoi faire bondir : selon les données de la SAFER, 200 000 euros, c’est 16 fois le prix moyen de l’hectare !

Que ce prix comprenne une part d’équipement, d’arbres, de plants et d’animaux, n’y change rien : comment des jeunes pourraient s’installer à ce prix sans se surendetter leur vie entière et dégager un revenu décent de leur travail ? Comment, avec un tel niveau de prix, les jeunes générations pourraient-elles « bifurquer » et relever les défis que les aînés leur laissent en héritage ?!

Comme pour la plateforme Airbnb, l’acheteur et le vendeur n’ont sans doute pas l’impression de déranger quiconque avec cette transaction, mais cette offre reste le reflet d’un individualisme libéral qui perd tout sens commun.
Alors qu’il est tout à fait possible de vivre de son travail en produisant une alimentation de qualité et accessible sur 2 hectares, une telle spéculation l’interdit à toutes celles et ceux qui en ont la compétence, mais pas de patrimoine pour l’exercer.

La multiplication de ce type d’investissement spéculatif va inévitablement engendrer des tensions, des frustrations et de la violence. Il est urgent d’agir ensemble, avec tous les habitants, pour sortir les territoires ruraux de la spéculation.

1 – « Lorsque l’économie est en crise, les investisseurs ont besoin d’être rassurés et ils s’orientent alors vers des produits financiers sûrs, peu affectés par la crise, voire même qui peuvent se bonifier quand les bulles spéculatives, elles, se dégonflent. C’est le cas de l’or ou encore des investissements dans la pierre. La vraie nouveauté, ici, c’est que ce n’est peut-être pas le marché de l’immobilier en ville qui pourrait cette fois en tirer les plus grands bénéfices ! » (La ruée vers l’or vert, tribune de JM Esnault – DG de The Land, https://www.the-land.bzh/2021/04/07/la-ruee-vers-lor-vert/)

Amazon détruit notre avenir

Solidarité

avec les militantes et militants exposés

L’absence de débat sur l’implantation d’une plateforme AMAZON, projet tenu secret par l’ancien maire de Quimper, et adopté par la nouvelle municipalité + L’absence de débat refusé par les élus de QBO et le maire de Briec à la population et, plus largement, au monde du travail breton qui sera impacté en matière de destruction d’activités et d’emplois, ainsi qu’en dégradation des conditions de travail sur le territoire, ces deux manquements qui sont une négation des principes et de l’esprit qui fondent la Démocratie.

Face à cette situation, après l’avoir à plus d’une reprise dénoncée, le Collectif Stop Amazon a pris ses responsabilités et a bloqué de manière non violente le chantier d’Amazon, à Briec le 5 novembre 2021, pour exiger l’arrêt des travaux et un référendum.

Le 10 mai, un des militants du Collectif a été convoqué par la gendarmerie pour une audition libre. D’autres le seront sans doute prochainement. Cette convocation fait suite à plusieurs actions d’intimidation et de renseignement : audition libre à Brest en 2021, contravention abusive en attente d’audition par le Tribunal de Police, contrôle d’identité systématique à l’entrée du local syndical de Solidaires 29 le jour même du blocage, etc.

Toutes les organisations associatives, syndicales et politiques mobilisées au sein du collectif sont solidaires des militantes et militants exposés.

Au moment où la réalité du réchauffement climatique est effective en Inde, au Pakistan, en Irak, en Égypte, au Mexique … comme, à moindre échelle, ici en Bretagne, une infrastructure comme la plateforme AMAZON est climaticide, et son hégémonie constitue un danger sans équivoque.

Au moment où les inégalités se creusent, la plateforme AMAZON est un modèle antisocial de l’entreprise : évitement fiscal, entrave au droit syndical, exploitation 2.0 des salarié.es comme des « partenaires » par la « marketplace », etc.

La menace que représente le développement d’Amazon (et son monde) est devant nous.

Pour l’emploi, pour le climat, pour nos libertés, nous espérons que les candidats aux élections législatives ouvriront enfin le débat. Nous ne manquerons pas de leur poser la question.

Le Collectif Stop Amazon Briec – Stop Amazon en Bretagne, Ni ici ni ailleurs

3 juin 2022

https://www.stopamazon.bzh/

Les organisations signataires :

Organisations syndicales : Solidaire 29, FSU 29, CNT, Le Syndicat des Récoltants professionnels d’algues de rive de Bretagne

Organisations associatives : Amis de la Terre, Minga, Actes en Cornouaille

Partis politiques : NPA, LFI, UDB

Autres : UCL

la ferme de Coat Keroec à Tréméoc dans le Finistère  : une ferme d’avenir à transmettre

La région Bretagne, terre paysanne, a vu en quelques décennies le nombre de petites fermes familiales en polyculture élevage disparaître au profit de fermes usines. En dissociant la terre, du capital et du travail, les politiques agricoles successives ont détruit une profession agricole fondée sur l’exploitation familiale au profit d’un modèle d’intégration où l’agriculteur·trice n’est plus maître de ses choix de cultures, des conditions d’élevage et endure des conditions de travail inhumaines.

Grâce à Yveline et une partie de sa famille et ses ami·e·s, la ferme de Coat Kéroec a résisté à cette tendance funeste, refusant que la terre soit séparée des bâtiments.

La ferme de Coat Keroec n’est pas seulement un lieu de production, c’est aussi lieu de vie où l’on travaille avec les vivants (et non contre eux), qui accueille toutes celles et tous ceux qui souhaitent apprendre le métier d’agriculteur·trice.

En réduisant le cycle de l’azote, en fixant le carbone dans le sol, la ferme de Coat Kéroec est en prise avec les enjeux contemporains, pour accompagner les changements alimentaires auxquels la région Bretagne ne peut se dérober.

L’association Minga, associée depuis des années au combat que mène Yveline et ses ami·e·s, est heureuse de participer à la fête de la ferme de Coat Keroec le dimanche 22 mai 2022.

Minga, le 17 mai 2022

le reportage sur Radio évasion : https://www.radioevasion.net/2022/04/21/small-is-beautiful-la-ferme-de-coat-keroec-a-tremeoc/

article de France 3 région  : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/quimper/finistere-cette-agricultrice-se-bat-pour-sauver-sa-ferme-menacee-de-demantelement-il-ne-me-restera-rien-2537620.html