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Des informaticien.ne.s de métiers contre AMAZON et les lois liberticides qui l’accompagnent.

Même s’il faut sérieusement examiner nos rapports à la consommation, ce n’est pas seulement par la consommation que l’on stoppera cette firme à visée totalitaire comme Amazon. La mobilisation du monde du travail et des métiers est donc déterminante quand une classe politique locale et nationale s’est résignée à se soumettre aux intérêts et à l’idéologie de cette firme, et quand l’État s’en fait le promoteur. Elle l’est d’autant plus quand des informaticien⋅ne⋅s de métier refusent que leur travail serve à soumettre des populations par des modèles de surveillance totalitaire, qu’ils soient publics ou privés. Le développement d’Amazon et de lois liberticides (comme la loi sur la « sécurité globale ») vont de pair. L’implication de Solidaires Informatique dans ces deux combats est à saluer.

Ci-dessous intervention du représentant de Solidaires Informatique à Quimper, le 30 janvier 2021.

2020-01-30_--_Solidaires_Informatique_-_Intervention_contre_Amazon_à_Quimper

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Journalisme : « au dessus » , « en dessous » ou « dans » le monde du travail et des métiers ?

« La question en France n’est plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu. »

Albert Camus – « Manifeste du journaliste libre » novembre 1939

Dès qu’une ou un journaliste aime son travail et le fait bien, elle ou il révèle forcément des vérités qui dérangent. Ce n’est malheureusement pas si fréquent, tellement la presse est sous le contrôle de quelques grands groupes capitalistiques et influencée par les annonceurs publicitaires, qu’ils soient privés ou institutionnels. La précarité de cette profession et la faiblesse des rapports de force syndicaux, comme dans tant d’autres professions, conduisent parfois à opter pour la résignation. Mais quand informer et communiquer viennent à se confondre, c’est le sens même du métier de journaliste qui disparaît.

Fort heureusement, dans ce flot continu de communication, il existe des journalistes qui aiment leur métier et savent entendre ce qui est caché, les expressions singulières étouffées par le brouhaha, des expressions qui peuvent remettre en cause des intérêts dominants. Mais elles ou ils sont alors vite taxé.e.s de « journalistes militants », notamment par leurs confrères «éditorialistes» qui confondent neutralité et complaisance et aiment citer Albert Camus, tout en considérant qu’un bon journaliste n’est pas un travailleur comme les autres, qu’il doit avoir une position de surplomb, même quand ces sujets sont vitaux.

Si toutes les paroles de victimes ne sont pas des paroles de vérité, le travail d’enquête d’un.e journaliste, quand il est bien fait, permet précisément de prendre de la distance, de rendre apparent un fait de société dans un sujet et d’éviter le pathos racoleur en respectant la dignité des personnes, quelle que soit leur position sociale. Alors l’information devient subversive… Alors le travail du journaliste sera discrédité si ce n’est carrément entravé par des menaces ou des plaintes en diffamation pour défendre une omerta.

Que ces plaintes aboutissent ou non à un procès (les plaignants se désistant souvent quelques jours avant pour éviter la lumière sur leurs pratiques), pour un.e journaliste, être l’objet d’une plainte en diffamation entraîne des mois de travail pour préparer sa défense, et celle du média qui a diffusé son article, plutôt que d’exercer son métier. Et cela oblige aussi à exposer des témoins, des sources, qui voulaient rester anonymes.

Ca a été le cas de la journaliste Ines Leraud qui a enquêté sur le sujet des « algues vertes » en Bretagne, ainsi que sur les pratiques commerciales et managériales frauduleuses du grossiste en fruits et légumes « Chéritel » qui ont fait l’objet d’un article publié en mars 2019 par le média en ligne Basta!

6 jours avant le procès pour diffamation qui devait avoir lieu le 28 janvier, le groupe « Chéritel » retire sa plainte.

Si la séquence judiciaire de cette affaire est terminée, l’aspect politique du dossier demeure. Et là, cela engage toute la société, et pas seulement la profession de journaliste. En effet, de quelle marge de manœuvre dispose un·e journaliste, souvent précaire, face aux pressions subies, quand l’engagement syndical est si faible? La liberté de la presse, n’est pas une affaire de principe pour une corporation, mais aussi une affaire d’organisation pour la défendre. Cela engage l’ensemble de la profession à se positionner avec le monde du travail et des métiers.

Minga, le 27 janvier 2021

A écouter « Agroalimentaire, l’omerta règne dans une Bretagne sous tension » le reportage de Radio Parleur du 27/01/2021 https://radioparleur.net/2021/01/27/ines-leraud-cheritel-proces-bastamag-agroalimentaire-pression/

La liberté d’information de la population : un bien essentiel en Bretagne comme ailleurs.

Solidarité avec les journalistes et la « Radio Kreiz Breizh ».

Radio Kreiz Breizh est une radio associative bilingue. Depuis 1983, elle donne à entendre et à comprendre la réalité du Centre Bretagne et du Trégor. Le 2 décembre, les portes de cette radio, ont fait l’objet de dégradations, d’autant plus préoccupantes qu’elles font suite à des intimidations subies par des journalistes.

Plus que jamais, le travail d’investigation des journalistes de métier pour rendre compte des réalités vécues par la population, y compris celles qui dérangent, est essentiel pour l’avenir de la Bretagne.

Plus que jamais la libre circulation de l’information et de la parole est essentielle pour vivre ensemble en démocratie dans notre République.

Minga, le 15/12/2020

Communiqué de Radio Kreiz Breizh suite aux dégradations

Colonisation par AMAZON et capitulation démocratique

Au mépris de la population à Quimper

Quimper a été administré par Ludovic Jolivet, en tant que maire et président de l’agglomération. Confondant une municipalité avec une entreprise, il a signé un accord avec AMAZON et fait délibérer le conseil communautaire sans que le nom de l’entreprise soit nommé (clause de confidentialité). Deux jours avant le second tour du scrutin des élections municipales, sans aucun scrupule, il a signé le compromis de vente du terrain à Briec pour l’installation de l’entrepôt Amazon. Le nom d’Amazon n’a été connu par les habitants qu’après les élections municipales, dévoilé par la nouvelle municipalité.

Depuis, la majorité, conduite par Isabelle Assih, refuse de traiter démocratiquement le sujet et a proposé à la place un pseudo débat au sein des élus de la communauté de l’agglomération de Quimper invitant les élus à se prononcer de manière anonyme, sans que ce débat et la délibération soit inscrits dans le PV de la séance. Largement relayée par la presse laissant croire que le débat est clos, cette opération d’enfumage permet à certains élus de cette municipalité de s’afficher contre l’installation d’AMAZON, mais de refuser «en même temps» d’inscrire officiellement le débat au sein du Conseil Municipal. C’est très grave, car la responsabilité d’un.e élu.e. n’est pas seulement de décider; c’est tout autant d’assumer une décision devant la population qui a donné mandat de la représenter. Faire de la com’, ne pas assumer ses choix politiques, c’est trahir la démocratie.

Un collectif « Stop Amazon Briec » rassemblant des habitant.e.s mais aussi des organisations syndicales et des professionnelles se mobilise contre AMAZON depuis plusieurs mois et demande qu’un vrai débat ait lieu avec la population au regard des impacts majeurs de l’arrivée de cette plateforme logistique et commerciale sur le territoire de la Cornouaille. Une pétition a été lancée et a rencontré un large écho. Elle demande l’inscription à l’ordre du jour du refus d’AMAZON, s’appuyant notamment sur un engagement de campagne de la Maire de Quimper valant qu’à partir de 1000 signataires, cette demande est acceptable. En vain : cette municipalité pratique l’omerta et refuse que ce débat soit inscrit à l’ordre du jour de son conseil municipal du 10 décembre 2020. Comble du cynisme, à l’ordre du jour, est inscrite l’adhésion de la municipalité au Réseau des Territoires d’Innovation Démocratique.

La schizophrénie est totale quand plusieurs élu.e.s de la majorité de Quimper manifestent et s’expriment publiquement contre AMAZON mais refusent que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour pour ne pas faire exploser leur majorité ou perdre leur délégation.

Alors que le taux d’abstention a été record lors du deuxième tour des municipales, que l’économie du territoire est éprouvée par la crise sanitaire et que les moyens de l’expression démocratique populaire sont anéantis par le confinement, le refus des élu.e.s de Quimper de délibérer publiquement, formellement, sur un sujet aussi grave pour le territoire, est une trahison démocratique et traduit un violent mépris de la population.

10 décembre 2020

Collectif Stop Amazon Quimper

contact@stopamazon.bzh