Archives mensuelles : avril 2023

1er mai 2023

Une fête populaire pour l’avenir de notre République démocratique et sociale.

illustration Laurent Vanhelle ©

L’exceptionnel mouvement social dressé contre la réforme des retraites s’est appuyé sur une unité syndicale déterminée, soucieuse de représenter le monde du travail et des métiers dans sa diversité et de mobiliser des foules humaines et citoyennes, en manifestations larges, massives, impressionnantes de dignité et de responsabilité. Un vibrant appel à la démocratie sociale comme pilier de notre République.

Cette résistance unitaire montre qu’aucune issue politique positive à une crise provoquée par le chef de l’État n’est concevable si elle ne vient pas du monde du travail, si elle n’est pas portée par l’ensemble du monde du travail, par les salariés, les étudiants, les gens en activité, en retraite et par ceux qui sont privés d’emploi.

Cette force démocratique qui s’est levée contre cette réforme, il nous faut continuer de la déployer face à un chef de l’État qui a oublié que sa fonction première est d’être le Président d’une République qui est le bien du peuple. Aucun progrès démocratique, aucune transition écologique ne sont possibles s’ils ne sont pas portés par le monde du travail et des métiers.

La fête du 1 mai qui active la mémoire du mouvement ouvrier ne défend pas seulement les droits de ceux pour qui le travail est la principale ressource, elle est aussi porteuse d’un projet qui s’adresse à l’ensemble de la société, et qui permet de vivre ensemble, c’est-à-dire de faire vivre l’esprit de notre république.

Quand le gouvernement et le président conduisent une politique qui vise à nous faire oublier que nous sommes des êtres de raison, maîtres de leur savoir, et citoyennes et citoyens libres et égaux d’une République, alors il est de la responsabilité de l’ensemble des organisations syndicales de maintenir l’unité et de l’élargir aux corps intermédiaires, avec l’ensemble des élu.e.s du pays, notamment les élu.e.s locaux qui représentent la République au plus près des habitant.e.s.

Minga, le 26 avril 2023

Illustration www.tengraphicdesign.net

l’eau : un enjeu vital et humaniste. Sainte-Soline le 25 mars 2023

À la mémoire de Rémi Fraisse.
Botaniste tué le 25 octobre 2014 par un tir de grenade à 21 ans
à Sivens, dans le Tarn pour avoir tenté de préserver une zone humide.

Notre première pensée va aux personnes qui sont entre la vie et la mort, grièvement blessées à Sainte Soline pour avoir agi afin de préserver le bien commun qu’est l’eau. Nous pensons aussi à toutes les personnes qui, par leur engagement journalistique, syndical, associatif et partidaire sont menacées physiquement. C’est le signe inquiétant du changement de régime d’un pouvoir qui a renoncé au dialogue des idées et des faits, et à l’État de droit garant des libertés fondamentales.

Nous, humains, pensons à toutes les victimes dont le corps et l’esprit ont été blessés.

Les premiers responsables de la violence qui s’est déchaînée à Sainte-Soline, de ce qui est une véritable tragédie, sont le chef de l’État, sa première ministre et son gouvernement. Telle est bien l’impasse où conduit le refus de tout dialogue avec les corps intermédiaires, avec la population, avec la jeunesse. Le gouvernement veut que la seule alternative à sa politique soit la violence. Cette violence d’État préméditée à Sainte-Soline en préfigure d’autres, hélas. Il n’est clairement plus question de maintien de l’ordre, il s’agit d’une politique délibérée de terroriser la population. Celle de nous conduire à renoncer à nous engager, à penser, à être citoyennes et citoyens de la République ; à perdre le sens même de ce qu’est la République, la ‘res publica’, la « chose commune ».

Seuls le partage des idées, le débat et l’examen des faits permettront de rétablir notre commune humaine condition, si fragile, tout comme le partage de l’eau dans notre commune nature avec les autres vivants.

Seuls l’approfondissement de la démocratie et la compréhension du cycle de l’eau nous permettront d’échapper à la guerre de l’eau. L’eau est elle aussi chose publique, une res publica.

Que cette tragédie à Sainte-Soline donne naissance à un nouvel élan pour la démocratie : faisons à nouveau de la République un idéal humaniste commun.

Minga, le 3 avril 2023

Mémorial installé le 20 octobre 2015, détruit quelques jours plus tard. Monument de 1,8 tonne et de plus de 2 mètres de haut représentait une main en pierre de Castries sur laquelle est posée la planète Terre en roues de charrette de bois cerclées d’acier. Une œuvre du collectif  » La Pelle Masquée »