Archives de catégorie : Biotech et numérique
Des informaticien.ne.s de métiers contre AMAZON et les lois liberticides qui l’accompagnent.
Même s’il faut sérieusement examiner nos rapports à la consommation, ce n’est pas seulement par la consommation que l’on stoppera cette firme à visée totalitaire comme Amazon. La mobilisation du monde du travail et des métiers est donc déterminante quand une classe politique locale et nationale s’est résignée à se soumettre aux intérêts et à l’idéologie de cette firme, et quand l’État s’en fait le promoteur. Elle l’est d’autant plus quand des informaticien⋅ne⋅s de métier refusent que leur travail serve à soumettre des populations par des modèles de surveillance totalitaire, qu’ils soient publics ou privés. Le développement d’Amazon et de lois liberticides (comme la loi sur la « sécurité globale ») vont de pair. L’implication de Solidaires Informatique dans ces deux combats est à saluer.
Ci-dessous intervention du représentant de Solidaires Informatique à Quimper, le 30 janvier 2021.
2020-01-30_--_Solidaires_Informatique_-_Intervention_contre_Amazon_à_Quimper
Colonisation par AMAZON et capitulation démocratique
Au mépris de la population à Quimper
Quimper a été administré par Ludovic Jolivet, en tant que maire et président de l’agglomération. Confondant une municipalité avec une entreprise, il a signé un accord avec AMAZON et fait délibérer le conseil communautaire sans que le nom de l’entreprise soit nommé (clause de confidentialité). Deux jours avant le second tour du scrutin des élections municipales, sans aucun scrupule, il a signé le compromis de vente du terrain à Briec pour l’installation de l’entrepôt Amazon. Le nom d’Amazon n’a été connu par les habitants qu’après les élections municipales, dévoilé par la nouvelle municipalité.
Depuis, la majorité, conduite par Isabelle Assih, refuse de traiter démocratiquement le sujet et a proposé à la place un pseudo débat au sein des élus de la communauté de l’agglomération de Quimper invitant les élus à se prononcer de manière anonyme, sans que ce débat et la délibération soit inscrits dans le PV de la séance. Largement relayée par la presse laissant croire que le débat est clos, cette opération d’enfumage permet à certains élus de cette municipalité de s’afficher contre l’installation d’AMAZON, mais de refuser «en même temps» d’inscrire officiellement le débat au sein du Conseil Municipal. C’est très grave, car la responsabilité d’un.e élu.e. n’est pas seulement de décider; c’est tout autant d’assumer une décision devant la population qui a donné mandat de la représenter. Faire de la com’, ne pas assumer ses choix politiques, c’est trahir la démocratie.
Un collectif « Stop Amazon Briec » rassemblant des habitant.e.s mais aussi des organisations syndicales et des professionnelles se mobilise contre AMAZON depuis plusieurs mois et demande qu’un vrai débat ait lieu avec la population au regard des impacts majeurs de l’arrivée de cette plateforme logistique et commerciale sur le territoire de la Cornouaille. Une pétition a été lancée et a rencontré un large écho. Elle demande l’inscription à l’ordre du jour du refus d’AMAZON, s’appuyant notamment sur un engagement de campagne de la Maire de Quimper valant qu’à partir de 1000 signataires, cette demande est acceptable. En vain : cette municipalité pratique l’omerta et refuse que ce débat soit inscrit à l’ordre du jour de son conseil municipal du 10 décembre 2020. Comble du cynisme, à l’ordre du jour, est inscrite l’adhésion de la municipalité au Réseau des Territoires d’Innovation Démocratique.
La schizophrénie est totale quand plusieurs élu.e.s de la majorité de Quimper manifestent et s’expriment publiquement contre AMAZON mais refusent que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour pour ne pas faire exploser leur majorité ou perdre leur délégation.
Alors que le taux d’abstention a été record lors du deuxième tour des municipales, que l’économie du territoire est éprouvée par la crise sanitaire et que les moyens de l’expression démocratique populaire sont anéantis par le confinement, le refus des élu.e.s de Quimper de délibérer publiquement, formellement, sur un sujet aussi grave pour le territoire, est une trahison démocratique et traduit un violent mépris de la population.
10 décembre 2020
Leclerc, arrête ton char !
Le patron du groupe Leclerc souhaite que l’application « TousAntiCovid » soit obligatoire pour se rendre dans un commerce.
Soutenir une telle proposition est très, très grave. Cela reviendrait à rendre le smartphone obligatoire pour vivre en France, en excluant des commerces tous ceux qui ne peuvent pas, ne veulent pas avoir un smartphone ou refusent de télécharger l’application « TousAntiCovid ».
Cette perspective instrumentalise délibérément nos peurs pour réduire l’exercice de nos droits et libertés ; y compris les droits et libertés des commerçants qui ont le souci de rester ouverts à tou.te.s… et qui sont assez grands pour exercer leur propre sens humain des responsabilités et assurer un service de prévention de leur santé et de celle de leurs clients sans avoir à devenir des auxiliaires de traçage et de fichage de la population.
Que Michel-Edouard Leclerc y voit une solution à imposer à sa clientèle, libre à lui.
Mais vouloir l’imposer à l’ensemble des commerçants et de la population, ce n’est plus du commerce, c’est de l’activisme partisan pour imposer des technologies liberticides et infantilisantes.
Partisan d’une société totalement asservie, à et par, les technologies ;
Partisan de la sape de notre République au profit de la « Start’up Nation ».
Minga, le 8 décembre 2020