Archives de catégorie : communiqué

Solidarité avec les faucheuses et faucheurs d’OGM de Bretagne.

Pour la biodiversité cultivée et sauvage
et une démocratie vivante.

L’érosion de la biodiversité cultivée et sauvage en Bretagne comme ailleurs est un sujet grave. Le débat sur les OGMs, leurs disséminations et leurs importations, concerne toute la population de la Bretagne, celle qui vote comme celle qui s’abstient.

En France et en Europe, l’action des faucheuses et faucheurs d’OGM a été décisive pour sensibiliser l’opinion publique et faire avancer le débat public sur les menaces que font peser les OGM sur la biodiversité.

En Bretagne, leur demande de rencontre formulée à plusieurs reprises depuis décembre 2019 auprès des élus de la Région s’inscrivait dans cette même volonté d’ouvrir un débat démocratique sur le sujet; sachant que le soutien financier de la Région à l’importation de soja OGM qui contribue à l’accélération de la déforestation de l’Amazonie mise en œuvre par le gouvernement de Jair Bolsonaro questionnait la cohérence et la portée des politiques publiques en matière de biodiversité.

Devant le refus du président du conseil régional et du vice-président en charge de l’agriculture de les rencontrer, et faute de pouvoir assister à la séance du Conseil du 10 juillet sur le thème de « la préservation et la valorisation de la biodiversité », un groupe de faucheuses et faucheurs volontaires a donc mené une action de désobéissance civile pour ouvrir les portes du conseil pendant cette séance.

La peur ressentie par certain.e.s. élu.e.s a suscité une émotion disproportionnée qui est allée jusqu’à traiter, et laisser traiter, des citoyen.ne.s responsables et non-violents de « khmer vert » alors qu’ils ne faisaient que rappeler que le Conseil régional ne peut pas rester une enceinte fermée à la diversité de la population.

Sans les faucheuses et faucheurs volontaires, les délibérations de l’assemblée régionale contre les OGM n’auraient été que des vœux pieux de même que, sans les militants de ZAD, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes serait bétonnée depuis longtemps.

La biodiversité écologique et la vie démocratique respirera et s’épanouira en Bretagne :

• Quand tous les journalistes pourront faire leur travail d’enquête sur les scandales sanitaires engendrés par l’agro-industrie sans être entravés et confrontés à la violence d’intimidations inacceptables.

• Quand les faucheuses et faucheurs d’OGM, au lieu d’être méprisés, stigmatisés et criminalisés seront reçus et entendus par les élus comme des acteurs majeurs de la préservation et la valorisation de la biodiversité.

• Quand tous les intérêts en jeu seront rendus apparents, formulés et débattus, et plus étouffés sous des formules creuses comme celles de la « transition écologique » et de l’« agriculture durable »

Depuis longtemps, dans l’alimentation, dans l’éducation, la recherche, la culture, et la santé, il existe des milliers de professionnels qui assument leur métier au regard de la gravité de la crise écologique et n’ont pas attendu ni des opportunités de marché ni des médailles pour assumer leurs responsabilités d’êtres humains. Solidaires des faucheuses et faucheurs, ils n’ont plus rien à attendre de politiques qui refusent de sanctionner des pollueurs, qui étouffent l’engagement militant et qui accompagnent la privatisation des services publics.

La noblesse de la politique, quand on se dit démocrate, c’est précisément de donner corps au débat des idées et des faits, pas de criminaliser ni de mépriser les engagements de celles et ceux qui ont le souci de l’intérêt général.
L’assemblée régionale doit être une assemblée ouverte à des débats difficiles et à des réalités tragiques, pas une assemblée repliée sur elle-même, et encore moins sur des peurs pour éviter d’avoir à trancher.

Le 11 août 2020

Minga, la fédération Nature & Progrès, le syndicat des artisans semenciers, L’Alliance Slow Food des Cuisinier-e-s en France

Télécharger le communiqué en format PDF

La Bretagne salie par l’édito haineux du « Télégramme »

Le mouvement international « Black Lives Matter » qui a pris de l’ampleur après l’assassinat par un policier de George Floyd le 25 mai dernier est salutaire. La vie des noirs compte, comme la vie de toutes celles et ceux qui n’ont pas des peaux considérées comme blanches compte autant que celle des autres, mais c’est loin d’être le cas aux États-Unis comme en France.

De part et d’autre de l’atlantique, le mouvement « Black Lives Matter » et le déboulonnage de statues percutent le récit idéologique de romans nationaux auxquels les jeunes générations se confrontent aujourd’hui et que des intérêts financiers véhiculent sans état d’âme pour éviter tout débat sur l’origine des fortunes qui dirigent l’économie actuelle et sur le partage des richesses.

L’éditorial « Le poison de l’indigénisme »  du 13 juin 2020 d’Hubert Coudurier, directeur de l’information du Télégramme, est bien révélateur de l’idéologie fascisante d’une France qui n’a pas fait le deuil de son empire colonial et de sa « mission civilisatrice ».

Alors que le gouvernement a tenté de faire passer une loi contre les contenus haineux sur internet, heureusement retoquée par le conseil constitutionnel, le silence politique concernant cet éditorial haineux est assourdissant et très inquiétant. Cet édito du Télégramme salit la Bretagne, terre de résistance, terre accueillante des réfugiés; elle salit les acteurs qui font la promotion d’une Bretagne humaine et démocratique.

Nous invitons tous les nostalgiques d’empires qui n’ont plus les pieds sur terre à écouter la chanson de Billie Holiday – « Strange Fruit » (texte Abel Meerpool connu sous le pseudonyme Lewis Allan )

Minga,  la FSU Bretagne, l’Union Syndicale Solidaires Bretagne , CGT-Enseignement Privé, CGT Educ’action 29 et VISA 29 (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes) adressent leur soutien au « collectif Justice pour Adama » et invite à signer la pétition «  Le poison du racisme distillé dans les foyers bretons » du collectif rassemblant notamment Kofi Yamgnane (Premier maire noir de France et ancien  secrétaire d’Etat à l’intégration), Patrick Chamoiseau (Ecrivain, Prix Goncourt 1992), Malik Salemkour (Président de la LDH),  Yvon Le Men (Prix Goncourt de la Poésie 2019), Pierre Tartakowsky (Journaliste et Président d’honneur de la LDH), Kaddour Hadadi alias HK (Auteur, Chanteur), Didier Squiban (Pianiste), …

Pour prendre connaissance du texte  et signer, c’est ici

https://framaforms.org/tribune-citoyenne-contre-leditorial-du-130620-du-telegramme-1593096869

 

Minga quitte Facebook. Construisons des réseaux vraiment sociaux !

Si nous nous alarmions des dangers que représentent les GAFAM — Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft  (http://minga.net/actions-2/big-data-big-brother-big-problems/) — et redoublions d’inquiétude quand des représentants de l’état en venaient à croire (et à faire croire !) que les nouvelles technologies et plateformes numériques favoriseraient la démocratie  ( http://minga.net/appel-mon-projet-pour-la-planete-un-like-nest-pas-un-vote/ ), nous avions continué d’alimenter notre page Facebook, jusqu’à ce jour.

Contrairement aux croyances des adeptes du « solutionnisme technologique » et des positivistes de tout poils, aucun outil n’est jamais neutre et celui-là nous façonne plus que nous pouvons l’appréhender : la multinationale Facebook mobilisant les moyens des sciences (neurologiques, psychologiques, cognitives…) pour nous rendre dépendants de son réseau social, elle a vite fait d’orienter nos conduites à coup de sécrétion de dopamine (https://www.arte.tv/fr/videos/085801-002-A/dopamine-2-8/ )

Si les effets destructeurs de ce type d’outil sur notre santé et l’évolution de nos manières de penser et d’interagir en société sont encore trop peu étudiés ou rendus visibles, le caractère néfaste de Facebook sur la démocratie est déjà largement renseigné. Le scandale de Cambridge Analytica suffit à montrer comment les données collectées par Facebook ont servi à élire Trump ou à influencer le scrutin du Brexit. Et quand on entend, à l’occasion du débat sur l’application numérique de contact tracing « stopcovid », un Secrétaire d’État chargé du Numérique déclarer « l’urgence d’inscrire le numérique au cœur du travail de nos institutions, non pas comme une matière en soi mais comme une grammaire qui détermine toutes les autres», il y a de quoi réagir ! C’est une attaque contre la démocratie, c’est une menace contre nos humanités, nos capacités de pensée en tant qu’êtres humains.

La crise sanitaire du Covid, et les restrictions qui en découlent, renforcent les promoteurs et les outils d’une « société sans contact » et cela nous oblige à poser des actes. En tant qu’êtres humains, nous sommes des sujets sociaux et les réseaux sociaux comme Facebook sont plus asociaux qu’il y paraît. Ils nous détournent des lieux, du temps et de l’attention à consacrer aux rencontres physiques, à des échanges sensibles, à des débats de fond, à des prises de responsabilité individuelle et collective, qu’aucune Intelligence Artificielle ne peut ni ne doit remplacer.

Minga a donc décidé de se désengager de Facebook.

Aujourd’hui, il apparaît crucial de réinvestir l’espace public et d’encourager des convergences à même de s’émanciper du productivisme et de répondre à des préoccupations vitales, à partir du seul lieu où elles s’enracinent : depuis le monde du travail, des métiers et de toutes les luttes menées sur nos territoires de vie.
Pour rester ou entrer (vraiment !) en contact, cela peut commencer parou par ici. Nous nous penchons également sur l’usage du flux RSS, en hommage à son inventeur Aaron Swartz, militant d’un usage de l’internet du temps où l’on croyait qu’il pouvait contribuer à démocratiser le monde, avant qu’il ne devienne aussi un instrument d’oppression au service d’idéologie totalitaire.

Le progrès technologique n’est pas un bien en soi.
Apprenons ensemble à distinguer les outils qui libèrent, des machines qui asservissent.
Apprenons à penser et à affronter ensemble le GAFASCISME

Halte au délitement de nos libertés : ni oui , ni abstention, l’appli Stopcovid, c’est NON.

Le vote de principe par l’Assemblée nationale et le sénat le mercredi 27 mai 2020 à propos de l’application stopcovid va bien au-delà de l’enjeu sanitaire. Comme l’inefficacité de cette technologie sur la pandémie est avérée, c’est bien un régime de surveillance généralisée de la population qu’elle tend à imposer en cherchant une légitimité démocratique. Que l’usage de cette application soit volontaire ne change rien. Son principe même est un jalon majeur dans la remise en cause fondamentale de nos libertés individuelles, du respect de nos vies privées et du secret médical.

Le vote de principes généraux pendant l’état d’urgence sanitaire marque l’effondrement de l’État de droit.

Les députés et les sénateurs vont prendre une lourde responsabilité. Ceux qui voteraient oui ou s’abstiendraient nous rapprocheraient du modèle totalitaire terrifiant d’un « crédit social » à la chinoise.

Pour interpeller les député·es :
https://www.laquadrature.net/stopcovid/
– Communiqué du 24 avril 2020 « Application numérique StopCovid: le «contact tracing» des humains, c’est non ! » signé par : Minga, La Quadrature du Net, la Confédération paysanne, l’Alliance Slow Food des cuisinières et cuisiniers, le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo, le Collectif des Livreurs Autonomes de Paris, le Collectif des Associations Citoyennes, le Syndicat des Récoltants Professionnels d’Algues de Rive de Bretagne, le Syndicat des artisans semenciers, Les oiseaux de passage, la scop Ekitour, la coopérative Pointcarré , le Syndicat Solidaires informatique, la coopérative Hôtel du Nord, Mobicoop, Studios Singuliers, À+ c’est mieux , Santecoop, Biocoop les 7 Épis)