Valoriser les métiers qui coopèrent avec le vivant, c’est capital pour nourrir nos humanités!
Stéphanie Saliot – pépinière « des fruits des fleurs » – productrice de semences pour « Graines de liberté »
Depuis 2008, Minga s’engage pour le développement d’une alimentation nourricière qui soit accessible à tous, et parmi les leviers à activer d’urgence, le sujet des semences est vite apparu comme central.
Alors même que la culture de semences variétés populations participe activement à une lutte contre l’érosion de la biodiversité et la malbouffe, l’engagement professionnel des artisans semenciers relève trop souvent de la précarité.
Aujourd’hui, les professionnels et citoyens qui veulent en cultiver sont de plus en plus nombreux. Mais le métier d’artisan semencier reste trop peu valorisé pour répondre à la demande. Considérant ces semences comme un patrimoine culturel vivant ne relevant pas du droit de propriété, rétribuer ce travail sans en passer par un dépôt de titre de propriété privée, reste donc un défi.
Dans ce contexte Minga considère la création de « Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz », une coopérative semencière artisanale de l’Ouest Breton, comme un acte majeur d’intérêt général. En visant à rétribuer décemment le travail de production, de sélection, de recherche ainsi que la transmission des savoirs professionnels de semences de variétés populations, « Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz » refuse de faire du travail une variable d’ajustement. Cela nécessite que la coopérative soit dotée de fonds propres pour être en mesure de financer les besoins en trésorerie et d’améliorer déjà, dans un premier temps, les délais de paiement aux producteurs. Mais c’est une ambition qui ne peut être atteinte en comptant seulement sur le marché.
Pour « Graines de Liberté – Hadoù ar frankiz », ces semences sont un bien commun qui doit être accessible à la grande majorité des agriculteurs, jardiniers, pépiniéristes, restaurateurs, artisans et détaillants. Cela demande de porter l’ambition d’une gouvernance partagée pour aborder en profondeur les difficultés de la socialisation des moyens de production (outils, semences, capitaux) en lien avec les autres acteurs des territoires.
La promotion de semences de variétés populations et la reconnaissance du métier d’artisan semencier sont indissociables de la bataille contre les anciens et nouveaux OGM, contre l’artificialisation et la privatisation du vivant.
Parce que c’est un enjeu de territoire, le développement de la production de ces semences est aussi étroitement lié au renforcement des services public en milieu rural.
Parce que la semence de variétés populations est un bien commun qui nous permet de mieux comprendre notre rapport aux autres espèces vivantes, la promotion du métier d’artisan semencier a besoin d’une recherche publique indépendante.
Après s’être mobilisée dans les campagnes « Graines d’un Paris d’avenir » et « Graines d’une Bretagne d’avenir », et avoir soutenu la création du Syndicat des Artisans Semenciers, Minga invite donc désormais chacun d’entre vous à soutenir le lancement de la SCIC « Graines de Liberté – Hadoù ar frankiz », en relayant l’initiative auprès de vos connaissances, en commandant des graines, en rejoignant son réseau de partenaires en tant qu’artisan-semencier, en participant au financement de son capital, en s’y associant d’une manière ou d’une autre pour ne pas avoir à dépendre, demain, d’une alimentation sous contrôle des géants de la tech.
Pour soutenir « Graines de Liberté – Hadoù ar frankiz » et financer le stock initial, c’est maintenant et c’est ici : https://www.helloasso.com/associations/graines-de-liberte-hadou-ar-frankiz/collectes/graines-de-liberte-hadou-ar-frankiz
Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz