Communiqué du 26 novembre 2013
L’Union professionnelle artisanale (UPA) est l’une des organisations patronales françaises considérées comme représentatives, avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Cette organisation interprofessionnelle vient de lancer une campagne début novembre sur le thème de la proximité « les sacrifiés, sauvons la proximité » afin de faire pression sur le gouvernement à propos du niveau des prélèvements obligatoires responsable de leurs fragilités économiques.
Attirer l’attention du public sur l’économie de proximité est une bonne chose, car effectivement la situation des acteurs de l’artisanat et du commerce indépendants est très préoccupante. Que le gouvernement néglige que l’économie de proximité participe aussi du redressement productif du pays est une évidence ; que sa politique soit trop influencée par les entreprises du CAC 40 et le secteur bancaire est un fait ; mais faire du gouvernement le bouc émissaire de tous leurs maux est une injure à l’intelligence des commerçants indépendants et des artisans.
Cette campagne se garde bien de dénoncer l’installation des grandes surfaces en périphérie comme dans les centres-villes, là où le poids du foncier commercial ainsi maintenu vers le haut, empêche de plus en plus l’installation, le développement et la transmission des activités indépendantes.
Elle semble occulter également la responsabilité de l’UPA quand elle s’associe au MEDEF pour signer tous les accords sociaux et notamment l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier dernier. Syndicat de travailleurs ou syndicat d’employeurs ? L’UPA ne peut pas non plus nier qu’elle est associée à la gestion du Régime Social des Indépendants (RSI) dont le niveau de prélèvement, de plus en plus élevé, n’accorde qu’une faible protection sociale.
Qu’il y ait une insurrection fiscale sur une partie de la dette (et ses intérêts), en grande partie illégitime, liée au sauvetage du système financier et spéculatif oui, qu’il faille refuser le lien à l’impôt non. Interpeller le gouvernement en s’exonérant de ses propres responsabilités ne sert pas l’intérêt général. Ce n’est pas en opposant les fonctionnaires et les salariés aux artisans et aux commerçants indépendants que l’on renforcera la proximité.
Il y a une multitude d’initiatives économiques portées par des artisans, des agriculteurs et commerçants indépendants, des salariés, des chômeurs, des retraités. Ces initiatives, parfois menées en lien avec des élus, intègrent des exigences écologiques, sociales et de relocalisation de l’économie et ouvrent des perspectives d’avenir pour le pays. Elles sont portées au cœur des territoires et c’est à partir d’elles que l’ont peut réellement sauver l’économie de proximité.
Le Conseil d’administration de Minga,
le mardi 26 novembre 2013