Membre de l’alliance des cuisinier.e.s Slow Food et de Mingaà Quimper, , Bara Soup est, pour nos associations, une institution vivante. Un lieu où l’on pouvait se restaurer le midi à Quimper d’une nourriture savoureuse et réellement nourrissante, en agriculture biologique, issue de maraîchers et d’éleveurs de proximité. Bara Soup représente l’incarnation même de ce que l’Alliance des cuisinier.e.s défend : ne pas négliger son alimentation le midi, prendre le temps de bien manger même quand le temps de pause est court.
Colette Moreau, sa gérante, a développé pour Bara Soup un circuit court alimentaire bien avant que cela devienne « tendance ». Malgré les difficultés économiques, Colette n’a jamais transigé sur la qualité de ses approvisionnements, ni sur ses convictions écologiques. Pour elle, les deux ont toujours été étroitement liés. Et cela allait de pair avec la qualité de son accueil : attentive à ce que les gens soient bien reçus, avec l’aide de son compagnon Michel, elle a soigné la dimension esthétique du lieu, fut-il un petit espace.
Par sa franchise, sa générosité et son humour, Colette nous a aussi bien nourri l’esprit, à travers la création du convivium Slow Food à Quimper, de l’Alliance des cuisiniers dont elle est cofondatrice avec Xavier, Patrice, Gigi,.. et de son implication dans Minga, notamment lors de la campagne « Graines d’une Bretagne d’avenir » où elle s’est engagée dans la promotion de semences paysannes, avec son amie Michèle, cheffe de culture aux Maraîchers de la Coudraie à Quimper.
Si Colette a dû se résigner à cesser son activité en août, c’est que la crise sanitaire a accentué une situation difficile. Outre un loyer trop important, Bara soup a aussi manqué de la reconnaissance des politiques de tous bords qui n’ont pas mesuré l’importance d’intérêt général que représente ce type d’activité en centre-ville, en dehors des périodes de campagnes électorales. Pour preuve, il y a peu, l’ancienne majorité municipale se félicitait d’avoir attiré à Quimper des enseignes de franchises de restauration rapide en centre-ville, sans que personne ne s’en offusque. Aujourd’hui, les élu.e.s de l’agglomération sont plus préoccupé.e.s par l’installation d’un entrepôt Amazon sur le territoire, que par l’effondrement de commerces de proximité indépendants en centre-ville.
Si Minga et l’Alliance des cuisinier.e.s Slow Food sont ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est aussi grâce à Colette, une cuisinière qui aime son métier et assume pleinement sa responsabilité de restaurer nos humanités. Elles en ont bien besoin !
Bravo Bara Soup, merci Colette de nous avoir si bien restaurés pendant 11 ans !
L’Alliance des cuisinier.e.s Slow Food et Minga.
extrait d’un documentaire réalisé par Renaud Martinez pour Alliance des cuisiniers Slow Food.
Pour « Graines de Liberté – Hadoù ar Frankis »