Archives de catégorie : bistrot

Azade, en avant toute vers la consigne !

Azade, grossiste en produits biologiques depuis 2011, et adhérant de Minga depuis 2016, a décidé de s’engager avec détermination dans la commercialisation de boissons aux bouteilles consignées, et le développement des filières qui vont de pair.

En quelques décennies, les emballages à usage unique ont proliféré dans notre pays au détriment de la consigne (à l’exception de l’Alsace) et si le recyclage du verre, c’est mieux que rien, ça reste énergivore. Selon le rapport de l’association Zero Waste et Reloop, le réemploi d’une bouteille de verre engendre une diminution de :
– 85 % des émissions de gaz à effet de serre comparé à son équivalent à usage unique ;
– 57 % par rapport à son équivalent en aluminium ;
– 70 % au regard de son équivalent en plastique (PET, polytéréphtalate d’éthylène).

Malgré l’enjeu que représente pour les collectivités locales la gestion des déchets sur les plans écologique et financier 1 (aggravé par les confinements successifs), et le souhait de plus en plus de citoyens de s’engager dans la réduction de leurs déchets, la volonté politique tarde à se traduire en actes, arguant explicitement de la difficulté de la grande distribution à s’adapter 2. De fait, les circuits longs de distribution construits depuis un demi-siècle par la grande distribution compliqueraient et renchériraient une éventuelle gestion de la consigne, ce qui entraînerait pour ces structures un désavantage concurrentiel face à des acteurs mieux relocalisés. Cependant, grâce au mouvement zéro déchet, incarné commercialement par le fort développement des épiceries vrac de proximité, les lignes sont en train de bouger.

Azade a démarré la gestion de la consigne il y a plusieurs années, en intégrant à son assortiment des boissons belges et, dans une moindre mesure, allemandes, ainsi que de l’eau alsacienne en bouteilles consignées. En Belgique, une incitation fiscale forte a permis le maintien à très grande échelle de la consigne, via des droits d’accises (impôt indirect perçu sur la consommation, parfois aussi le seul commerce de certains produits, en particulier le tabac, l’alcool et le pétrole et ses dérivés) sur toutes les boissons fortement majorés pour les entreprises faisant le choix de l’emballage à usage unique. En France, la taxe sur les emballages, dont les recettes financent le recyclage, et non le réemploi, reste dérisoire et n’a aucun impact incitatif réel.

La croissance des épiceries vrac, et leur demande spécifique pour des produits consignés, a récemment fait de la consigne un argument commercial, incitant tout un écosystème d’acteurs français à investir le sujet. Pour le rayon liquide, la consigne permet en effet une offre zéro déchet, avec zéro investissement (pas besoin de machines compliquées de distribution de vrac liquide), zéro risques du côté de la répression des fraudes (le produit est aussi bien conservé qu’en verre perdu, et la mesure du volume est faite en amont par le fabriquant), et la possibilité d’une profondeur de gamme attractive.

Le déploiement de la consigne en France est confronté à plusieurs obstacles de taille : non incitation fiscale au réemploi, taille du territoire, absence de matériel et de compétences en lavage chez les producteurs, chaînes de production réglées pour un emballage carton, et surtout absence d’économies d’échelle pour le démarrage, sans réel soutien des pouvoirs publics…
La solution mise en place pour les producteurs français a été le choix d’un système ouvert, où producteurs, distributeurs, détaillants et laveurs indépendants coopèrent, chacun assumant la responsabilité de la partie correspondant à son métier. Cela a permis de démarrer avec les plus motivés, sans attendre que tout le monde soit d’accord et prêt « en même temps ».

Plutôt que d’imposer un fonctionnement standardisé, Azade et ses partenaires se sont engagés dans un modèle horizontal de coopération où chacun peut continuer d’assumer ses choix économiques dans la diversité. Plutôt que de raisonner croissance déterritorialisée, intégration et économies d’échelle, la stratégie retenue par Azade est de penser son développement à partir d’un territoire régional, en l’occurrence un grand quart nord de la France comprenant les Hauts de France et l’Ile de France.

Les résultats arrivent rapidement. En à peine un mois, les ventes de lait bio en bouteille consignée ont atteint quatre fois le volume vendu auparavant en packs carton. Idem pour le vin : le lancement d’une gamme consignée en avril s’est traduit par plus de 1000 bouteilles vendues dès le premier mois. S’ouvre donc une dynamique de développement local important, qui ne repose pas sur la standardisation, mais sur une coopération de métiers, où chaque acteur assume sa part de responsabilité jusqu’au client final.

En savoir plus : https://www.azade.fr/bouteilles-en-reemploi/

1. [coût annuel pour les collectivités d’environ 11 milliards d’euros, dont environ 10% pour la gestion des emballages. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2019.09.12_la_consigne_impact_financier_pour_les_collectivites.pdf] title= »Retour à la note 1 dans le texte » href= »#ref1″>

2. [« Il y a de multiples acteurs et de multiples acheteurs en supermarché, contrairement aux hôtels et restaurants qui eux ne travaillent qu’avec quelques grossistes. On ne peut pas calquer ce modèle », rétorque la députée Aurore Bergé (député LREM rapporteuse de la loi « Climat ») en mars dernier https://reporterre.net/Generaliser-la-consigne-du-verre-Le-plus-tard-peut-etre-du-gouvernement]title= »Retour à la note 1 dans le texte » href= »#ref1″>

 

Après 11 ans d’activité, Bara Soup, le plus grand petit restaurant de Quimper, ferme ses portes à contre cœur.

Membre de l’alliance des cuisinier.e.s Slow Food et de Mingaà Quimper, , Bara Soup est, pour nos associations, une institution vivante. Un lieu où l’on pouvait se restaurer le midi à Quimper d’une nourriture savoureuse et réellement nourrissante, en agriculture biologique, issue de maraîchers et d’éleveurs de proximité. Bara Soup représente l’incarnation même de ce que l’Alliance des cuisinier.e.s défend : ne pas négliger son alimentation le midi, prendre le temps de bien manger même quand le temps de pause est court.

Colette Moreau, sa gérante, a développé pour Bara Soup un circuit court alimentaire bien avant que cela devienne « tendance ». Malgré les difficultés économiques, Colette n’a jamais transigé sur la qualité de ses approvisionnements, ni sur ses convictions écologiques. Pour elle, les deux ont toujours été étroitement liés. Et cela allait de pair avec la qualité de son accueil : attentive à ce que les gens soient bien reçus, avec l’aide de son compagnon Michel, elle a soigné la dimension esthétique du lieu, fut-il un petit espace.

Par sa franchise, sa générosité et son humour, Colette nous a aussi bien nourri l’esprit, à travers la création du convivium Slow Food à Quimper, de l’Alliance des cuisiniers dont elle est cofondatrice avec Xavier, Patrice, Gigi,.. et de son implication dans Minga, notamment lors de la campagne « Graines d’une Bretagne d’avenir » où elle s’est engagée dans la promotion de semences paysannes, avec son amie Michèle, cheffe de culture aux Maraîchers de la Coudraie à Quimper.

Si Colette a dû se résigner à cesser son activité en août, c’est que la crise sanitaire a accentué une situation difficile. Outre un loyer trop important, Bara soup a aussi manqué de la reconnaissance des politiques de tous bords qui n’ont pas mesuré l’importance d’intérêt général que représente ce type d’activité en centre-ville, en dehors des périodes de campagnes électorales. Pour preuve, il y a peu, l’ancienne majorité municipale se félicitait d’avoir attiré à Quimper des enseignes de franchises de restauration rapide en centre-ville, sans que personne ne s’en offusque. Aujourd’hui, les élu.e.s de l’agglomération sont plus préoccupé.e.s par l’installation d’un entrepôt Amazon sur le territoire, que par l’effondrement de commerces de proximité indépendants en centre-ville.

Si Minga et l’Alliance des cuisinier.e.s Slow Food sont ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est aussi grâce à Colette, une cuisinière qui aime son métier et assume pleinement sa responsabilité de restaurer nos humanités. Elles en ont bien besoin !

Bravo Bara Soup, merci Colette de nous avoir si bien restaurés pendant 11 ans !

L’Alliance des cuisinier.e.s Slow Food et Minga.

extrait d’un documentaire réalisé par Renaud Martinez pour Alliance des cuisiniers Slow Food.

Pour « Graines de Liberté –  Hadoù ar Frankis »

Covid 19, Minga solidaire des artisans restaurateurs et cuisinier.e.s

il n’y aura pas de « jours heureux »1 sans les cuisinières et les cuisiniers de l’alliance Slow Food, car nous aurons besoins de toutes les bonnes tables Vivantes pour penser l’économie,  la démocratie et l’humanité de demain.

Minga avec l’Alliance Slow Food des Cuisinier.e.s.

1 « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie« – « Les Jours Heureux », Programme du Conseil national de la Résistance – 15 mars 1944

« Youpi & voilà » ouvre ses portes au Théâtre de Gennevilliers le 17 septembre.

Une gastronomie populaire
pour restaurer une part de notre humanité.

Membre de l’Alliance des cuisiniers et de Minga, pilier de l’opération « Graines d’un Paris d’avenir » pour revaloriser l’usage des semences de variétés-populations (semences paysannes) comme le poireau de Gennevilliers, Youpi&voilà s’installe à partir du 17 septembre au Théâtre de Gennevilliers.

Malgré les épreuves, l’engagement assumé par Patrice Gelbart et Stéphane Camboulive de défendre une alimentation bonne, propre et juste pour tous au sein du Théâtre de Gennevilliers, nous concerne au premier chef. Défendre une gastronomie populaire, cela touche au cœur du fondement de nos engagements professionnels et politiques quant à relier nos mots et nos actes, et à s’organiser face au monde du business et de la com’.

S’installer dans un théâtre pour réveiller, par le goût, une part de notre humanité endormie, c’est affirmer que, pour des cuisiniers, l’alimentation est aussi un combat culturel.

Au moment même ou paraît l’enquête du Secours populaire qui montre que les Français les plus pauvres ont de plus en plus de mal à manger sainement et suffisamment, ce projet est un des défis sur lequel refonder notre organisation.

Youpi au théâtre
Tous les midis de la semaine et les soirs de représentation
Théâtre de Gennevilliers
41 avenue des Grésillons
92230 Gennevilliers
Renseignement / Réservation : 06 26 04 14 80