Archives de catégorie : Actualité

la ferme de Coat Keroec à Tréméoc dans le Finistère  : une ferme d’avenir à transmettre

La région Bretagne, terre paysanne, a vu en quelques décennies le nombre de petites fermes familiales en polyculture élevage disparaître au profit de fermes usines. En dissociant la terre, du capital et du travail, les politiques agricoles successives ont détruit une profession agricole fondée sur l’exploitation familiale au profit d’un modèle d’intégration où l’agriculteur·trice n’est plus maître de ses choix de cultures, des conditions d’élevage et endure des conditions de travail inhumaines.

Grâce à Yveline et une partie de sa famille et ses ami·e·s, la ferme de Coat Kéroec a résisté à cette tendance funeste, refusant que la terre soit séparée des bâtiments.

La ferme de Coat Keroec n’est pas seulement un lieu de production, c’est aussi lieu de vie où l’on travaille avec les vivants (et non contre eux), qui accueille toutes celles et tous ceux qui souhaitent apprendre le métier d’agriculteur·trice.

En réduisant le cycle de l’azote, en fixant le carbone dans le sol, la ferme de Coat Kéroec est en prise avec les enjeux contemporains, pour accompagner les changements alimentaires auxquels la région Bretagne ne peut se dérober.

L’association Minga, associée depuis des années au combat que mène Yveline et ses ami·e·s, est heureuse de participer à la fête de la ferme de Coat Keroec le dimanche 22 mai 2022.

Minga, le 17 mai 2022

le reportage sur Radio évasion : https://www.radioevasion.net/2022/04/21/small-is-beautiful-la-ferme-de-coat-keroec-a-tremeoc/

article de France 3 région  : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/quimper/finistere-cette-agricultrice-se-bat-pour-sauver-sa-ferme-menacee-de-demantelement-il-ne-me-restera-rien-2537620.html

 

« Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz » s’associe avec grand plaisir Fest-noz vraz Kala-Mae du 14 mai.

La culture

comme les semences

sont des biens communs à renforcer.

La valorisation du métier d’artisan semencier que porte la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) « graines de liberté – Hadoù ar frankiz », pour cultiver un savoir de sélection variétale au plus près des territoires, dans les champs comme dans les villes, avec les vivants, végétaux et animaux, est d’abord une affaire de confiance en soi face à des logiques agro-industrielles qui écrasent la profession agricole. Retrouver confiance en soi, après des mois de distanciation sociale, ce n’est pas le moindre des enjeux. Retrouver le goût de la fête, autour de repas qui ont un lien au sol, en relation avec les saisons, participe de redonner goût au partage et au faire ensemble. Et cela nous fait tous du bien.

Heureuse d’être associée, la coopérative « Graines de Liberté- Hadoù ar frankiz » félicite la ténacité de l’association d’Evel Just à organiser cet événement de culture populaire bretonne ouverte sur le monde, qui renforce notre capacité à cultiver, ensemble, nos humanités.

Fest-noz vraz KalaMae

Samedi 14 mai 2022
de 20h30 à 2h00

Salle Dan ar Braz 17 rue Stang vihan  Kemper

 

Ci dessous le liens avec le Programme : 2022-04-07- Dossier de presse Kalanna 28mai22V4

Solidarité avec le collectif « Bretagne contre les fermes usines » et ses militant.es

Pour faire que toutes les agricultures soient biologiques,

la lutte et l’initiative, ça marche ensemble.

Un des aspects de la dépolitisation si préoccupante face à l’affaissement démocratique, face aux crises sociales, face aux menaces liées au changement climatique, est le discrédit général jeté avec virulence sur des actions militantes dites « radicales ». Le reproche fait à leurs auteurs est qu’ils perdent l’objectivité et la réflexion nécessaires alors que c’est précisément une analyse parfaitement objective de la réalité qui les conduit à mener des actions spectaculaires, en toute responsabilité, et ce dans le but délibéré de provoquer le débat politique.

La pétition, plus consensuelle, «Nous voulons des coquelicots» lancée en 2018, a certes recueilli 1 135 134 signatures. Cependant, quatre ans plus tard, l’usage des pesticides s’est malheureusement développé ; l’expression « agribashing » s’est imposée, en même temps que se mettait en place la cellule de gendarmerie « Déméter ». Et l’agrobusiness continue de tuer, rapidement ou à petit feu, celles et ceux qui y travaillent autant que celles et ceux qui en consomment les produits (cf. œufs en chocolat Kinder, pizzas «Fraîch’Up» de Buitoni du groupe Nestlé, pour ne citer que les exemples les plus récents).

Le silence politique quasi général sur le sujet est assourdissant, comme est indigne la condescendance ou la lâcheté à l’égard du monde agricole.

Une agriculture biologique ne peut pas se développer uniquement par le marché. Elle doit surtout, en Bretagne comme ailleurs, se confronter à un agrobusiness qui exploite les agricultrices et les agriculteurs, les salarié.e.s, qui chosifie l’animal, qui ignore délibérément la vie des écosystèmes. Cette confrontation passe forcément par des modes d’actions spectaculaires qui visent à provoquer le débat. Elle passe aussi, nécessairement, par des solidarités militantes et des coopérations de proximité.

Le 19 mars 2022, le collectif « Bretagne contre les fermes usines » a mené une action de blocage d’un train de céréales à Noyal-Pontivy pour en déverser des dizaines de tonnes d’un blé destiné à l’élevage intensif, érigeant pour cela, symboliquement, « un mur en travers des voies de l’agro-industrie ». Toutes celles et ceux qui travaillent et militent pour rendre biologiques toutes les agricultures, pour le respect des conditions de travail, du bien-être animal, des sols, des océans, des rivières et des rives, ne peuvent qu’être solidaires de cette action d’intérêt général, vital.

Minga, le 1 mai 2022

communiqué du « collectif Bretagne contre les fermes usines  » : L’agro-industrie : une machine à gaspiller la nourriture !

Non au précariat

Pour une convergence entre syndicats et l’économie sociale et solidaire

C’est de plus en plus visible: l’économie numérique et les plateformes logistiques qui l’accompagnent ont besoin de beaucoup de main d’œuvre et d’énergie. Les GAFAM, puissants acteurs de cette économie, ayant profité à plein de la crise sanitaire, s’attellent à remettre en cause le statut du salariat et toutes les formes de protection sociale relevant de l’employeur, pour imposer celui du donneur d’ordre à une masse de sous-traitants totalement dépendants de ce dernier. Et la promesse de plein emploi, portée par certain.es candidat.es à la présidentielle va dans le même sens : celui du développement du précariat d’un côté et de la stigmatisation de la pauvreté de l’autre.

L’économie sociale et solidaire, par son histoire, en s’inscrivant pleinement dans celle du mouvement ouvrier, a clairement un rôle à jouer avec les luttes sociales, syndicales et citoyennes, qui se soulèvent actuellement pour y faire face. Mais défendre le seul statut coopératif ne suffit pas. Celui-ci n’empêche nullement une évolution capitaliste où la recherche du profit se fait au détriment des conditions travail et de l’environnement. C’est bien connu en Bretagne par exemple où les coopératives agricoles ont accompagné l’industrialisation de l’agriculture et la pollution du territoire (pesticides, marée verte).

En singeant le capitalisme à partir des années 80, les grosses coopératives et mutuelles ont été trop réceptives ou complaisantes avec l’idéologie du « social business » qui a poussé à la privatisation du secteur médico-social.  On en mesure aujourd’hui lourdement les conséquences au niveau de maltraitance vécue par nos aîné.es dans les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), et de mépris avéré pour les métiers du soin.

Pendant des années, l’économie sociale et solidaire s’est ainsi écartée du mouvement syndical et des luttes sociales tandis que ses organisations patronales épousaient les positions du Médef. Mais dans le même temps, un certain nombre de luttes sociales s’est traduit par la création de coopératives ouvrières, comme la scop TI, ou de coopératives d’activités et d’emplois, avec l’objectif de lutter contre la déconstruction de droits sociaux par le statut d’autoentrepreneur. Ces CAE, en mutualisant un certain nombre de services comptable et d’accompagnement social, ont permis de maintenir une protection sociale attachée au travail d’un bon nombre de travailleuses et travailleurs indépendants en tant qu’entrepreneurs-salariés. Mais le conflit social que traverse aujourd’hui l’une des plus grosses coopératives d’activité et d’emploi « Smart France » montre bien les limites d’une approche qui pense pouvoir défendre la protection sociale uniquement par le développement d’initiative économique, soit-elle coopérative, alors que sans lutte sociale, aucun droit n’est jamais acquis.

Ce n’est pas que le salariat qui est attaqué par le précariat, c’est l’ensemble du monde du travail et des métiers. Les travailleuses et travailleurs indépendants le savent depuis longtemps, qui se retrouvent piégés par des organisations professionnelles vantant les mérites d’une protection sociale liée à la valorisation du patrimoine d’une activité, au point d’y perdre le sens du métier et toute protection sociale attachée à son exercice.

Par le précariat et la stigmatisation de la pauvreté, un nouveau marché du travail se dessine, avec le numérique, mais pas seulement. Face à cette situation, les organisations syndicales et les organisations de l’ESS ne peuvent plus se regarder en chiens de faïence.

Sur la base de leurs valeurs communes, l’émancipation et la démocratie, la lutte sociale et l’initiative économique se doivent de dialoguer et progresser de concert.

Du côté de l’ESS, en clarifiant ses rapports avec le social business.

Du côté des syndicats, en s’impliquant plus fortement dans la lutte contre la précarité dans et avec l’ensemble du monde du travail et des métiers.

Et ensemble, en agissant contre l’économie de prédation et pour une économie de coopération à l’échelle des régions et de l’Europe.