Les livreuses et les livreurs à vélo sont des humains au travail, libres et égaux en dignité et en droits.

Il arrive parfois que la justice soit juste avec le monde du travail. La décision prise ce mercredi 28 novembre 2018 par la Cour de cassation au sujet de la demande d’un ex-livreur de la plateforme « Take eat easy » (qui a fait faillite en 2016) souhaitant voir requalifier son contrat en un contrat de travail,  est une bonne nouvelle. Elle affirme qu’il y a bien un lien de subordination entre la plateforme et le livreur qui ne peut être, en tout état de faits, considéré comme un prestataire indépendant.
En refusant de les considérer comme des travailleurs et en zappant deux siècles histoires sociales qui ont structuré notre droit, le modèle économique développé par ces plateformes pour se faire du fric est vieux comme le monde : il est fondé sur une exploitation sans état d’âme du travail humain.
Depuis 2016, le secteur de la livraison de repas à vélo s’est considérablement développé au point de devenir un acteur qui compte dans l‘industrialisation de notre alimentation.
En aval des filières, la plateforme Délivroo s’attaque désormais au secteur de la restauration en ville, en développant ses propres cuisines «RooBox» ou «Deliveroo Editions» avec l’ubérisation de la profession de cuisinier en vue.

Au regard des ambitions des dirigeants de Deliveroo de « rendre les repas livrés à la demande tellement plus pratiques et tellement meilleurs qu’il n’y ait plus aucun sens à ce que les gens cuisinent à la maison » , des capitaux mobilisés sur cette vision de l’avenir et des investissements réalisés pour la faire advenir, toute victoire contre l’ubérisation de nos modes de vie est à célébrer.

Car la qualité alimentaire, cela ne se réduit pas à ce qu’il y a dans nos assiettes.

Minga se félicite de cette décision et salue le combat du Collectif des Livreurs Autonomes Parisiens (CLAP75).

Minga, le 30 novembre 2018

Voir aussi le communiqué de Minga à l’occasion de la liquidation de la société « Take eat easy »